L'Algérie a invité la Mauritanie à s'orienter vers la réalisation d'un gazoduc commun entre les deux pays, pour transporter le gaz naturel. Une recommandation faite, hier, lors de la réunion de la 9e session de la Grande commission mixte algéro-mauritanienne, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Bilal Messoud, à Nouakchott.
Mettant en exergue la forte présence de Sonatrach et de Naftal en Mauritanie, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, qui a été reçu par le président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani, a, dans son discours, appelé les deux parties à explorer les opportunités de coopération dans le domaine des gazoducs, notamment au niveau du champ «Grande Tortue Ahmeyim», compte tenu de l'expérience pionnière et avérée de l'Algérie en la matière.
Un champ gazier devant entrer en exploitation, l'année prochaine. Le projet «Grande Tortue Ahmeyim» (GTA) est basé sur le développement de deux champs de gaz offshore à savoir «Tortue et Ahmeyim», à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie. Ses réserves sont estimées à 1 400 milliards de m³ de gaz.
La mise en exploitation de ce champ serait une première étape pour l'exportation du gaz vers l'Europe. Un projet abordé lors de la récente visite, en juin dernier, du ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, en Mauritanie. Abordant le secteur des mines, le Premier ministre a assuré que «l'heure est venue pour asseoir une coopération et un partenariat», mutuellement bénéfiques, en vue de l'exploitation des richesses minières dont regorgent les régions frontalières des deux pays.
D'autant que le volume des échanges qui a reculé à 27,90 millions USD en 2020 est reparti à la hausse, l'année dernière, pour atteindre 87,32 millions USD, a-t-il fait observer. Signalons que les travaux de la 19e Grande commission mixte de coopération algéro-mauritanienne ont été couronnés par la signature de 26 accords englobant plusieurs secteurs.
Ce qui confirme l'approche rationnelle prônée par le Premier ministre mauritanien, Mohamed Ould Bilal Messoud, qui a affirmé que l'approche rationnelle régissant les relations algéro-mauritaniennes tend à faire primer les intérêts communs en priorisant les projets convenus entre les deux parties dans le cadre du mécanisme de la Grande commission mixte.
Cette coopération se développe, a-t-il précisé, dans le cadre d' «une stratégie active permettant de faire face aux défis internationaux, des défis qui exigent des deux pays une intensification de la coordination bilatérale».
Smaïl ROUHA