Les deux derniers mémorandums d'entente et de coopération entre les différents pays impliqués dans le projet gazier ont été signés dans la ville mauritanienne de Nouakchott.
La signature a eu lieu d'une part entre le Nigeria, la Mauritanie et le Maroc, et d'autre part, entre le Nigeria, le Sénégal et le Maroc. Le gazoduc longera la côte ouest-africaine, reliant le Nigeria à la région du Maghreb.
Le premier des accords a été signé par l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) représenté par sa directrice générale, Amina Benkhadra, la Société nationale des hydrocarbures du Nigeria (NNPC) représentée par son directeur général Mallam Mele Kolo Kyari et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) représentée par son directeur général, Tourad Abdel Baghi, comme l'indique le communiqué de presse conjoint des signataires.
Le second mémorandum a été signé par l'ONHYM représenté par Amina Benkhadra, la NNPC représentée par Mallam Mele Kolo Kyari et la Holding Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN Holding) représentée par son directeur général Adama Djallo, comme précisé dans le communiqué de presse conjoint.
Selon la déclaration de Kyari, ce projet ne servira pas seulement à la distribution du gaz, mais aidera les économies ouest-africaines à prospérer grâce au soutien du projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) et de la NNPC, les deux sociétés cherchant à apporter une valeur fonctionnelle à toutes les nations de transit. Amina Benkhadra a également déclaré que son organisation s'engageait à intégrer les économies d'Afrique de l'Ouest par le biais de ce projet, ajoutant qu'il contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et à répondre aux besoins en gaz de l'Europe.
Pour sa part, le PDG de PETROSEN Holdings, Adama Djallo, a remercié le gouvernement mauritanien d'avoir accueilli la cérémonie de signature pour l'exécution des protocoles d'accord formés par la tripartite NNPC/ONHYM/PETROSEN, ajoutant que la NOC sénégalaise travaillera avec tous les partenaires pour faire de cette coopération un succès.
Une fois achevé, le projet NMGP fournira environ 3 milliards de mètres cubes de gaz par jour le long de la côte ouest de l'Afrique, depuis le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu'au Maroc.
Parmi les autres avantages du projet NMGP figurent l'amélioration du niveau de vie des populations, l'intégration des économies de la sous-région et l'atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable. Le projet vise à exploiter le gaz naturel du Nigeria. Cela permettrait de générer davantage de revenus pour les parties collaboratrices et de diversifier les marchés énergétiques des deux régions.
Ces pays, qui auront leur part de gaz, pourront faire évoluer leur mix énergétique. De cette manière, l'énergie sera payée à un coût moindre et certains secteurs, comme ceux de l'électricité et de l'industrie, seront soulagés de leurs paiements de consommation élevés. Ceci, à son tour, permettra aux marchés de se réunir et de mobiliser des financements pour le développement du projet. Parmi les autres avantages qui passent inaperçus, citons la création d'emplois, l'augmentation de l'énergie, la diversification des voies d'exportation du gaz, l'élimination du torchage du gaz, l'amélioration du niveau de vie, etc.
Les experts estiment que les pays occidentaux, dont l'Espagne, préfèrent l'arrivée du gaz nigérian par le territoire marocain afin que le problème actuel entre l'Algérie et l'Espagne ne se répète pas. En outre, le gazoduc est l'une des deux initiatives promues par la société nigériane pour tenter de tirer parti de la demande européenne de nouvelles sources de gaz naturel à la suite de l'opération russe en Ukraine.
Enrique Fernández