Le géant britannique des hydrocarbures accuse une perte de 20, 3 milliards de dollars selon les résultats dévoilés mardi 2 février, à contre-tendance de son évolution dans les exercices précédents.
En 2019, BP avait réalisé un bénéfice net de 4 milliards de dollars. “Nous attendons des jours bien meilleurs pour nous tous en 2021”, a laissé entendre Bernard Looney, président directeur général de BP, qui vient de boucler son premier exercice.
Le groupe prévoit une reprise de la demande cette année mais s’attend à souffrir au premier trimestre en raison des nouvelles restrictions face aux variants du virus. Au total, BP a vendu en moyenne son pétrole à un prix compris entre 39 et 42 dollars en 2020, contre entre 57 et 64 dollars en 2019. Son chiffre d’affaires annuel a chuté de 35% à 180,4 milliards de dollars.
BP a subi des pertes lors des trois premiers trimestres de l’année 2020 et avait en particulier décidé de passer dans ses comptes au deuxième trimestre une énorme charge, de l’ordre de 20 milliards de dollars, reflétant des dépréciations d’actifs afin de tenir compte du choc durable de la crise sanitaire sur les cours du brut. La compagnie a opéré un virage stratégique vers l’énergie verte et la neutralité carbone d’ici 2050.
Engagements au Sénégal et en Mauritanie : pas concernés ?
Les pertes gigantesques de BP emmènent à s’interroger sur ses engagements dans le projet Grand Tortue Ahmeyim au large du Sénégal et de la Mauritanie. Lors de ses rencontres avec les présidents sénégalais et mauritanien , Macky Sall et Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, le 19 janvier 2020 à Londres, Bernard Looney, Président- Directeur général du Groupe British Petrolum (BP), s’était montré engagé sur le méga-projet.
Depuis ces deux entrevues au sommet, la donne a changé avec une crise de coronavirus qui a profondément affecté BP, la poussant à se désengager des milliers d’employés et à accélérer son virage vers l’écologique.
BP compte progressivement se détourner du pétrole et du gaz en amont pour voir sa production passer de 2,6 millions de bep / j en 2019 à environ 2 millions de bep / j en 2025 et à seulement 1,5 million de bep / j en 2030. Dans le même temps, la capacité solaire et éolienne de la major britannique devrait passer de 2,5 GW à 25 GW d’ici 2025 et 50 GW d’ici 2030.
Par Albert Savana