Le gigantesque complexe gazier de Grand Tortue Ahmeyim situé à 10 kilomètres au large de Saint-Louis, au Sénégal, est une structure faite de béton, de métal et de tuyauteries qui s’étale sur une longueur de plus de 670 mètres et une largeur de 148 mètres.
Ce terminal gazier, unique en son genre, accueillera bientôt, selon les responsables de bp et de Kosmos Energy, une FNLG et autres méthaniers. Les travaux sont exécutés, indique Emile Ismailov, Vice-président de bp pour la Mauritanie, à hauteur de 87%, assurant que la société est entrée dans la dernière étape de mise en production qui est «la phase la plus critique du projet.»
Cette nouvelle phase comporte certes des difficultés mais bp se dit prête à les aplanir pour arriver sous peu à l’ultime phase du développement du projet.
La société a prévu de mener toute l’activité dans cette « ville flottante », hub où bp a réussi le tour de force de réunir les installations de production de gaz, de chargement et une base de vie hébergeant des centaines d’employés engagés dans ce gigantesque projet.
La base opérationnelle de bp est protégée par une digue de protection de 21 caissons fabriqués au port de Dakar.
L’ancien ministre Mauritanien du Pétrole, des Mines et de l’Énergie, Abdessalam Ould Mohamed Saleh, passé lors du dernier remaniement aux Affaires économiques, avait déclaré, lors d’une visite des installations de bp en compagnie de son homologue sénégalaise, Aissatou Sophie Gladima, en poste au ministère du Pétrole et des Energies jusqu’au 10 octobre 2023, que ce qu’il faut admirer, en premier lieu, c’est sans doute «la bonne collaboration entre la Mauritanie et le Sénégal dans ce projet» qui compte parmi les plus importants d’Afrique dans le domaine de la production du gaz.
«Il faut rendre hommage à bp et à Kosmos ainsi qu’à leurs équipes pour tout ce qui est en train de se mettre en place pour qu’à la fin on soit prêt à débuter la production du gaz en 2024 », ajoute Ould Mohamed Saleh.
Près de 700 ingénieurs et techniciens se relayent sur le projet pour que cette ultime échéance de 2024 soit respectée. Bp précise que, depuis le début du projet, en 2016, plus de 3000 employés mauritaniens et sénégalais ont été engagés pour la mise en place des infrastructures d’exploration et d’exploitation et que, plus de 300 entreprises locales ont été impliquées en offrant leurs services aux sociétés qui supervisent les travaux dans le cadre du contenu local. Pour Ould Mohamed Saleh, «il y a lieu de rendre grâce à Dieu et de remercier les chefs d’État du Sénégal et de la Mauritanie pour avoir favoriser cette coopération sud-sud.
Aïssatou Sophie Gladima avait abondé dans le même sens en affirmant qu’il s’agit bien d’un projet «unique au monde dans sa particularité mais aussi dans sa dimension de coopération entre deux pays frères. Le projet est gigantesque de par la création d’emplois qu’il a déjà suscitée, avec plus de 3800 travailleurs dans les deux pays, mais il le sera encore plus quand la production du gaz va impacter d’autres domaines comme l’énergie, l’agriculture et dans l’industrie pharmaceutique», assurait Aïssatou Sophie Gladima, ingénieure géologue qui fut ministre du Pétrole et des Energies du Sénégal entre le 1er novembre 2020 et le 10 octobre 2023.
Notons que la production des premiers mètres cubes de gaz provenant de GTA est prévue au premier trimestre de l’année 2024.
Par Mohamed Sneïba, Correspondant Permanent - Nouakchott