La Banque européenne d’investissement, l’Alliance solaire internationale et l’Union africaine dévoilent une étude sur le potentiel de l’hydrogène vert en Afrique, avec le soutien du gouvernement mauritanien, HyDeal et CGLU Afrique.
L’analyse met en évidence les avantages de l’exploitation de l’énergie solaire pour créer de l’hydrogène vert dans quatre hubs africains : la Mauritanie, le Maroc, l’Afrique australe et l’Égypte.
Le rapport souligne que l’Afrique bénéficie de facteurs de capacité en matière d'énergies renouvelables allant de 28 % à 36 % pour le solaire et de 26 à 51 % pour l'éolien terrestre.
Le rapport estime qu’une exploitation optimale du potentiel solaire et éolien des pays africains devrait permettre au continent de produire entre 30 et 60 millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2050, soit environ 10% du marché mondial de l’hydrogène vert à cet horizon.
Les auteurs du rapport s’attendent dans ce cadre à ce qu’une industrie africaine de l'hydrogène dotée d’une capacité de production aussi élevée génère entre 1,9 et 3,7 millions d'emplois directs. Elle augmenterait également le produit intérieur brut cumulé du continent 60 à 120 milliards de dollars d'ici à 2050.
La proximité de certains grands centres de demande, dont l’Europe, devrait d’autre part placer le continent dans une position optimale pour devenir un exportateur majeur d’hydrogène vert.
L'exploitation de l'énergie solaire africaine pour produire 50 millions de tonnes d'hydrogène vert par an d'ici 2035 peut contribuer à sécuriser l'approvisionnement énergétique mondial, à créer des emplois, à décarboniser l'industrie lourde, à renforcer la compétitivité mondiale et à transformer l'accès à l'eau potable et à l'énergie durable.
"L'Afrique dispose de la meilleure énergie solaire au monde et la transformation de cette énergie en hydrogène vert peut renforcer la sécurité énergétique, réduire les émissions et la pollution et décarboniser l'industrie et les transports. La Banque européenne d'investissement collabore avec des partenaires en Afrique et dans le monde entier pour exploiter son potentiel d'énergie renouvelable afin de produire à grande échelle de l'hydrogène vert à faible coût. Le rapport sur l'extraordinaire potentiel de l'hydrogène vert en Afrique montre les possibilités concrètes de transformer l'accès à l'énergie verte et à l'eau propre sur le continent et au-delà ", a déclaré Abdessalam Ould Mohamed Salah, ministre de l'énergie de la République de Mauritanie.
Pour produire entre 30 et 60 millions de tonnes d’hydrogène vert par an, le continent devrait cependant mobiliser des investissements estimés entre 680 et 1300 milliards de dollars d’ici 2050. La plus grande partie des investissements (320 à 610 milliards de dollars) serait consacrée à la construction de centrales solaires et de parcs éoliens nécessaires à la production de 1500 à 3000 térawattheures d'énergie renouvelable, soit plus de 50 fois la production actuelle de l'Afrique issue du solaire et de l’éolien.
Le rapport révèle par ailleurs que les pays africains ne concentrent aujourd’hui que 3 % des annonces de projets de production d’hydrogène décarboné à l’échelle mondiale, notant cependant que cette part augmente rapidement depuis trois ans.
Au total, 23 projets ont été annoncés sur le continent pour des investissements cumulés de près de 100 milliards de dollars (30 milliards pour les équipements et environ 70 milliards de dollars pour les énergies renouvelables nécessaires à la production de l'hydrogène).
Ces projets concentrés essentiellement dans les sous-régions de l’Afrique du Nord et de l’Afrique australe représentant une capacité d'électrolyse d'environ 48 gigawatts. Leur production future est cependant destinée à l’export à hauteur de 90%.
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