Le gouvernement mauritanien a annoncé qu’il va lancer ce dimanche la phase préparatoire du projet de l’usine de transformation du phosphate extrait des mines Bofal-Loubeïra, dans la wilaya du Brakna dont les premières réserves sont estimées à plus de 166 millions de tonnes.
Selon un communiqué du ministère du pétrole, des mines et de l’énergie, la première pierre de l’usine sera posée ce dimanche, et que le projet sera développé sur des étapes.
La première commencera dimanche par une étape préparatoire qui sera lancée dimanche et qui doit durer un an pour l’acquisition des équipements et la construction des infrastructures et l’évaluation des véritables capacités de la mine.
Une mine en difficulté
Cette mine que la Mauritanie a tenté sans succès d’exploiter les années 80 du siècle dernier, se trouve à 470 kilomètres de la capitale, près de la frontière avec le Sénégal, dans les wilayas du Brakna et du Gorgol et se situe sur une superficie de près de 48.000 KM2.
Des investisseurs indiens, chinois et soudanais avaient essayé d’exploiter cette mine mais ont dû faire face à différents obstacles qui ont empêché la mise en exploitation de la mine et l’exportation du minerai vers les marchés internationaux.
En 2002 il a été créé la société des phosphates afin de développer la mine et en 2003 une étude a été réalisée pour la construction d’une voie ferrée afin de résoudre le transport du phosphate brut vers le port de Nouakchott.
Le travail pour la mise en chantier de la mine a accusé un retard et s’en suit par la suite une période de confusion avec le retrait et l’octroi de licences.
Des investisseurs étrangers de Russie, d’Allemagne et d’Inde ont emboîté le pas aux premiers investisseurs, aux côtés d’investisseurs nationaux, notamment le groupe Ehel Abdallahi et le Société Nationale industrielle et minière (SNIM).
En 2017 le gouvernement mauritanien a signé un mémorandum d’entente avec un consortium de sociétés chinoises et soudanaises pour la construction d’une voie ferrée reliant la mine au port de Nouakchott (430 kilomètres) dont le coût de réalisation est de 620 millions de dollars.
Ce projet sera mort-né sans qu’on sache réellement les raisons qui en sont à l’origine et l’intérêt pour ce projet s’est alors arrêté, avec notamment la baisse des prix du phosphate.
Au milieu de l’année 2017 un permis d’exploitation a été octroyé à une société mauritano-saoudienne dont l’état mauritanien détient 20% et la société saoudienne El Majed pour l’investissement 80%.
Regain d’intérêt
Après un silence qui a duré des années, on parle de nouveau de la mine de Bofal avec la pose de la première pierre de l’usine de traitement du phosphate extrait de cette mine.
Selon un communiqué de presse du ministère chargé des mines, la production ne commencera pas avant un an après la pose de la première pierre du projet, précisant que la mine peut être exploitée pendant 30 ans.
Pour le ministère le lancement de ce projet revêt un caractère stratégique et vital car devant assurer à l’économie du pays de nouveaux revenus, sans en précisant cependant le volume attendu.
Le ministère a évoqué l’impact positif du phosphate sur le secteur agricole au plan mondial grâce à son utilisation dans la constitution des engrais dont il en est un complément efficace pour la nature des sols, l’augmentation de la production et l’amélioration de la qualité des récoltes.
Le ministère, dans le même ordre d’idées, rappelle l’existence d’un nouveau marché pour le phosphate utilisé désormais dans la construction des batteries de véhicules électriques, ce qui contribue à la préservation de l’environnement et la transformation énergétique.