Le grand forum MSGBC sur les énergies entre les pays du bassin ouest-africain aura duré deux jours dans la capitale mauritanienne, mardi 21 et mercredi 22 novembre 2023.
L’occasion pour la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée-Bissau ou encore la Guinée de réfléchir ensemble aux moyens et stratégies communes pour développer les énergies dans la sous-région : les hydrocarbures comme les énergies renouvelables. La Mauritanie en a profité pour mettre en avant ses atouts.
Objectif pour la Mauritanie durant ce forum : se positionner comme véritable hub énergétique dans la région pour attirer les investisseurs. Pour cela, elle met en avant ses ressources - qu'elles soient fossiles ou renouvelables -, sa position géographique, stratégique, sa stabilité, mais aussi ses grands projets en cours.
Parmi eux, le GTA, le plus grand projet d’extraction de gaz de la région, conduit conjointement avec le Sénégal, qui devrait se concrétiser en 2024, selon le gouvernement, ou encore son programme d’hydrogène vert.
Des ressources naturelles foisonnantes
Des initiatives réfléchies dans un souci de transition juste, selon Mamadou Khane, conseiller du ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie : « La Mauritanie a un potentiel énorme, on a beaucoup de gaz. Le gaz est une source d’énergie de transition.
On décarbone et au fur et à mesure, elle va permettre une pénétration de plus en plus grande des énergies renouvelables. Le potentiel en énergie renouvelable, en particulier en solaire et éolien, est l’un des meilleurs du monde. Nous avons beaucoup d’eau et nous avons énormément de mines. Mais comme d’habitude, il manque l'argent.
Beaucoup d’efforts ont été faits ces dernières années pour mettre en place un cadre rassurant pour les investisseurs. »
L’occasion aussi, selon Abdel Boudadya, directeur général d’une entreprise mauritanienne, partie prenante au projet d’extraction de gaz (GTA), de montrer aux investisseurs qu’ils peuvent faire confiance aux opérateurs locaux : « Notre objectif est de montrer aux autres investisseurs que nous avons réussi des projets dans le domaine de GTA, ils ont vu que c’était du concret.
Aussi, qu’il y ait des partenaires locaux qui sont capables de les réaliser. Le grand frein, c'est surtout le niveau de qualification qui reste encore un défi, mais nous avons surmonté ce défi à travers la formation, même s'il faut encore beaucoup plus d’efforts de la part des parties prenantes pour investir davantage dans la formation. »
Créer un cadre juridique pour les investisseurs
Selon l’indice de perception de la corruption de Transparency international, la Mauritanie se classe au 130ᵉ rang sur 180 pays… Si des freins à l’investissement demeurent toujours, les autorités font des efforts, notamment en renforçant le cadre juridique et réglementaire.
C’est ce qu’assure Amadou Gaye, directeur général d’une compagnie logistique pétrogazière sénégalaise qui vient de s’installer dans le pays : « Nous avons aussi un certain nombre d’exonérations, l’engagement des autorités qui ont annoncé la réforme du code pétrolier du pays, la loi sur le contenu local qui visera à mieux organiser le secteur, ce sont des politiques publiques qui permettent aux acteurs de pouvoir évoluer dans un cadre juridique encadré. C’est un pays qui a besoin d’investissement dans le secteur de la logistique. »
Objectif d’ici 2030 pour la Mauritanie : concrétiser ses projets en cours, décarboner peu à peu ses énergies et améliorer le taux d’électrification du pays.
Par : Léa Breuil