Depuis l’annonce de la cession de Total Mauritanie, filiale de TotalEnergies, par Philippe EBANGA Directeur des Opérations pour l’Afrique de l’Ouest, en octobre 2022, les délégués du personnel avec le soutien de leur centrale syndicale la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM), avaient saisi leur Direction pour l’obtention de certaines garanties relatives à la préservation des acquis sociaux du personnel et des intérêts qui découlent de la cession.
Malheureusement, force est de constater que depuis l’ouverture des négociations, la Multinationale traine les pieds avec l’intention de finaliser la vente sans tenir compte des intérêts du personnel, pourtant clairement identifiés par les délégués, consignés dans une correspondance adressée à la tutelle depuis fin octobre, et mis sur la table des négociations.
Il s’agit là des demandes légitimes sur lesquelles le personnel ne transigera pas et exige des garanties de la part de la Direction quant à la préservation et la pérennisation de leurs acquis.
En outre, nous exigeons le versement d’une prime exceptionnelle liée à la cession de la filiale sur le montant de la vente qui s’élève à plus de 185 millions de dollars et du paiement intégral de l’ensemble des bonus liés au titre de l’exercice 2022 alors que la compagnie TotalEnergies était l’unique actionnaire de la filiale.
Il est aussi demandé l’application de la revalorisation des salaires de 2022 par rapport au taux d’inflation annuel publié, comme l’imposent les règles administratives du Groupe, chose qu’elle faisait pourtant et toujours au début de chaque nouvelle année.
Nous sommes surpris, qu’une entreprise du rang de TotalEnergies qui est parmi les leaders pétroliers dans le monde et qui se targue d’avoir inscrit le respect des Droits de l’Homme dans sa charte des valeurs, qui scande le slogan pour une « énergie responsable », veuille fouler aux pieds de 42 salariés directs de sa filiale mauritanienne et ce, uniquement pour des questions de droits et de bonus, pourtant mérités et légitimes.
Il est vrai que TotalEnergies traine cette réputation de traiter ses salariés en Afrique avec paternalisme et condescendance. L’exemple de ce qui s’est passé au Niger en est la parfaite illustration.
De ce fait, le personnel de Total Mauritanie tirera toutes les conséquences, face aux refus de la Direction de la compagnie à trouver un terrain d’entente sur les points de blocages et se réserve le droit de porter la question devant les juridictions compétentes sans exclure toute autre action légale pour recouvrer ses droits, entre autres la grève, la conscientisation des autres filiales de TotalEnergies en Afrique et à leur soutien, car sans doute prochaines victimes d’une politique d’exploitation des salariés par une multinationale aux méthodes d’un temps révolu.
Le personnel de TotalEnergies Mauritanie.