Le gouvernement mauritanien a adopté, ces dernières années, plusieurs mesures juridiques pour limiter la présence des travailleurs étrangers au sein des sociétés d’exploitation en Mauritanie, sous la notion de « mauritanisation » des emplois.
La loi régissant le domaine fixe le pourcentage autorisé des travailleurs étrangers, pour chaque opérateur, à moins de 3%, pour favoriser le recrutement de la main-d’œuvre mauritanienne au sein des entreprises œuvrant dans le secteur des industries extractives.
Cette loi vise à assurer le maximum de retombées de l’exploitation des ressources naturelles sur l’économie nationale, ainsi que le perfectionnement des compétences et la qualification de la main d’œuvre, surtout dans le domaine industriel.
Une disposition juridique ambitieuse, mais difficile à mettre en place, face à l’exigence de la certification des entreprises et de la main-d’œuvre, selon les normes internationales en vigueur dans le domaine industriel.
Au cours des dix dernières années, la loi sur la « mauritanisation » a provoqué un désaccord entre l’Etat et les deux sociétés TASIAST et MCM, opérant respectivement exploitateurs dans le secteur de l’or et celui du cuivre.
Alors que, les sociétés préfèrent le recrutement d’experts internationaux dans les postes clefs de la chaine productive, l’Etat considère, quant à lui, que les mauritaniens répondent aux critères mais qu’ils manquent seulement d’expérience.
Du coup, ils doivent être embauchés avec les étrangers pour un transfert de compétences afin d’être recrutés définitivement aux postes susceptibles d’être « mauritanisés ».
Le gouvernement et TASIAST ont signé, en 2016, un « plan de mauritanisation » pour nationaliser 80% des postes d’expatriés à l’horizon 2020, à travers des formations intensives et l’encadrement professionnel pour développer les connaissances requises et l’expérience nécessaire pour ces postes.
Cette stratégie de « mauritanisation» doit être mise en avance de nouveau, dans les négociations, qui se déroulent actuellement entre le gouvernement et TASIAST, concernant l’amélioration de l’accord actuel et la signature d’un nouvel accord pour l’exploitation de la mine de Temaya, située dans la même zone.
La mise en œuvre de ces mesures dans le domaine minier, devrait aider à préparer le terrain pour intégrer les compétences nationales dans les opérations de l’exploitation des hydrocarbures et les projets des énergies renouvelables qui façonnent l’avenir du marché en Mauritanie.