C’est seulement en 2026 que les premières tonnes du riche minerai de fer du mont Simandou dans la préfecture de Beyla seront exportées. Telle est la révélation de Samuel Gahigi, directeur général de Rio Tinto Guinée lors du sommet des PDG à Kigali durant une interview accordée au quotidien de Hong Kong, South China Morning Post.
Ce retard – prévisible selon les experts – serait du au fait que le chemin de fer et le port ne seraient achevés qu’en 2026, selon le directeur général de Rio Tinto Guinée.
Le mega projet de minerai de fer de Simandou, est dominé par les entreprises chinoises qui ont promis d’investir plusieurs milliards de dollars pour la construction d’infrastructures notamment le chemin de fer et les installations portuaires. Le projet soutenu par le gouvernement chinois vise en partie à réduire la dépendance des aciéries chinoises vis à vis de l’Australie – qui fourni 60% du minerai de fer importés – et jugée parfois « hostile » à la Chine. Le chemin de fer Transguinéen doit permettre de relier la mine de Simandou dans la préfecture de Beyla et le port de Morébaya dans la préfecture de Forécariah. Selon Winning Consortium, le maitre d’oeuvre du Transguinéen, le chemin de fer – long de 670 kilomètres – compte 12 gares, 206 ponts s’étendant sur une longueur totale de 79,17 kilomètres et 4 tunnels combinant une longueur totale de 27,55 kilomètres, ce qui représente un ratio pont-tunnel de 19,4 %.
Toutefois Rio Tinto – concessionaire des blocs 3 et 4 de Simandou – confirme qu’elle commencera sa production l’année prochaine en 2025. Le géant minier anglo-australien détient une participation majeure dans la mine car selon Samuel Gahigi, directeur général de Rio Tinto Guinée, cité par SCMP « la mine serait prête à démarrer ses opérations un an avant que les infrastructures ferroviaires et portuaires nécessaires à l’exportation du minerai ne soient achevées. »
Le gouvernement guinéen place beaucoup d’espoir sur cet investissement colossal. Le premier ministre Bah Amadou Oury déclarait le 10 mai 2024 lors d’une conférence de press que « Le projet Simandou est aujourd’hui le plus grand projet minier au monde. La construction du Transguinéen est en cours, représentant des investissements colossaux qui transcendent le secteur minier. Le corridor du Transguinéen deviendra un axe économique majeur, avec la naissance de nouvelles villes et l’attraction démographique vers ces zones économiquement privilégiées. Nous nous préparons activement pour l’avenir de cette région, qui promet d’être un pôle d’attraction économique majeur, favorisant l’implantation d’unités industrielles et l’essor du secteur privé. Il est essentiel que nos concitoyens saisissent cette opportunité et se préparent à participer activement à cette évolution. »