Le 27 novembre, le géant britannique de l’énergie, BP a annoncé son retrait du gisement de gaz naturel de Yakaar-Teranga, situé au large des côtes sénégalaises. Une décision survenue en raison d’un désaccord avec le gouvernement sénégalais.
En effet, les deux parties ne se sont pas mises d’accord sur le modèle commercial du périmètre gazier. BP souhaitait en effet exporter la production du site tandis que Dakar insistait pour donner la priorité à la consommation intérieure. L’autre point d’achoppement était la date de mise en production du gisement.
BP prévoyait de lancer l’exploitation du gaz en 2028 alors que le gouvernement sénégalais souhaitait accélérer le développement du champ afin de récupérer le gaz d’ici 2026. D’après les plans des autorités, le gaz de Yakaar-Teranga devrait jouer un rôle clé dans l’augmentation de la capacité électrique nationale et dans la réduction des coûts des combustibles employés dans la production d’électricité.
À la suite du retrait de BP, son partenaire américain, Kosmos Energy empoche 45 % de ses 60 % d’intérêts et conserve au total 75 %. Quant aux 15 % restant, c’est Petrosen, la société publique du pétrole du Sénégal, qui les obtient. Kosmos conservera les parts de Petrosen qui les récupérera au début de la phase d’exploitation avec 10 % supplémentaire déjà prévu dans le contrat de recherche et de partage de production.
Yakaar-Teranga, abrite près de 25 Tcf de gaz et est considéré comme la pierre angulaire du plan de conversion du gaz en électricité au Sénégal. La première phase du projet Yakaar-Teranga devrait avoir une capacité de production de 150 millions de pieds cubes de gaz par jour.
Coup de pression du côté de la frontière mauritanienne !
Plus tard dans la soirée du 27 novembre, le ministère mauritanien du Pétrole a donné à BP jusqu’à avril 2024 pour décider de poursuivre ou non le développement de la découverte de gaz offshore de BirAllah. Il s’agit d’un gisement gazier découvert en 2019, logé dans le bloc C8, à environ 60 kilomètres au nord du projet sénégalo-mauritanien Greater Tortue Ahmeyim (GTA).
Les autorités ne seraient pas satisfaites du niveau d’avancement des travaux préliminaires à la mise en production du gisement gazier. Il faut savoir que selon l’accord de partage de production signé l’année dernière, le gisement aux 13 Tcf de gaz, devrait faire l’objet d’une décision finale d’investissement pour le premier semestre de 2025.
« C’est une date limite qui peut éventuellement mettre fin au contrat », a déclaré Moustapha Béchir, directeur des hydrocarbures.
BP et Kosmos restent impliqués dans le projet GTA, à cheval sur les frontières maritimes des deux pays. La première phase d’exploitation du projet devrait démarrer au cours des prochains mois, avec une capacité de 2,5 millions de tonnes de GNL par an.
Olivier de Souza