La Mauritanie figurera bientôt dans le groupe des pays exportateurs de pétrole et de gaz. L’entrée en activité du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim partagé avec le Sénégal et les perspectives du champ Birallah en territoire exclusif mauritanien font suite à une expérience limitée de production pétrolière qui a permis depuis le milieu des années 2000 de former un certain nombre de cadres.
«Notre pays a des ressources gazières estimées à 100 TCF», précise le ministre mauritanien du pétrole, de l’énergie et des mines, Abdessalam ould Mohamed Saleh, à l’ouverture de la première édition du forum «dialogue public – privé» organisé le 29 septembre par Financial Afrik et la société Meen & Meen.
“Ce sont là des ressources qu’il faut développer rapidement et le challenge est important” a ajouté le ministre, invité de haut niveau d’un panel modéré par Hacena Mbeirik, CEO de Meen & Meen.
Le panel comprenait aussi, côté intervenants, Alison Redford, International Legal Expert, avocate de profession et conseillère en politique stratégique axée sur le secteur de l’énergie et des industries extractives dans le monde entier, Lain Pickard, co-Founder et Managing Director de Strategia Worldwide (UK), Miles Scott-Brown, Founder-President de CIERA Group (Canada) et Alexandra Gazendam-Schulze, Director Europe à EPCM Holdings (South Africa).
A ces gisements gaziers, s’ajoutent les ressources énergétiques renouvelables dans le solaire, l’éolien et l’hydrogène vert. Cette dernière ressource, l’hydrogène vert, est le “game changer”, une source d’énergie systémique qui peut être le “pétrole du futur” de l’avis du ministre.
En dehors de l’Energie, la Mauritanie est jusque-là connue pour son gisement de fer, avec une exportation de 12 millions de tonnes de minerais par an. Pour le ministre, la mise en valeur de ces différents potentiels doit prendre en compte le défi du changement climatique et celui, ancien, de la pauvreté, en exportant de l’hydrogène et de l’ammoniac vert, ce qui contribuera à réduire l’empreinte carbone à la fois des pays destinataires et de celle, insignifiante en ce moment, de la Mauritanie.
L’hydrogène vert peut aussi être utilisé pour le développement de l’acier vert. En clair, la Mauritanie veut être un hub intégré pour l’exportation de l’énergie à bas carbone et des industries de fer à bas carbone à l’horizon 2040. Le gaz fournira aux mauritaniens de l’énergie à bas coût et, combiné au phosphate, peut donner au pays une position dominante sur les engrais.
“Il faudra quand même, dans la mise en œuvre, construire des institutions solides, avoir des ressources humaines, acquérir de la technologie en choisissant les bons partenaires et, opine le ministre, “avoir un peu de chance” pour transformer toutes ces potentialités. Le facteur chance est nécessaire, a expliqué le ministre en allusion à la présence des majors (Total, BP) et d’autres groupes (Cairn) dans la recherche pétrolière.
Terminant son propos sur le contenu local, le ministre a estimé que les entreprises mauritaniennes doivent avoir la capacité de saisir les opportunités. A l’horizon 2030 et 2040, la Mauritanie compte être un hub énergétique majeur avec pour tous ses citoyens l’accès à l’énergie propre et abordable.
“C’est trés ambitieux mais l’ambition est fondamentale pour réveiller les esprits”, a encore ajouté le ministre face à un panel constitué des représentants des représentants des principales parties prenantes en Mauritanie dans le domaine de l’énergie à l’instar du vice-président country manager de BP, du vice-président country manager de Kosmos, du country manager Capricorne, des principaux directeurs du ministre (directeur général des hydrocarbures, conseiller du ministre de la transition énergétique, directeur de l’exploration production ministre de l’énergie ) et, côté facilitateur des investissements, de la très dynamique Fatimetou Bellameche, directrice du guichet unique.