Selon la députée mauritanienne Kadiata Malick Diallo du parti d’opposition UFP, "si l’espoir est permis" quant à l’exploitation du champ gazier marin Grand Tortue-Ahmeyim, "le doute est justifié".
"La présentation du projet Grand Tortue-Ahmeyim nous indique qu’il s’agit d’une exploitation de deux réservoirs d’un volume de gaz estimé à 425 milliards de m3, qui sera échelonnée sur 30 ans au moins avec. Tel que le projet est conçu 14.000 millions de m3 pourraient être traités par jour.
C’est une énorme richesse !", a rappelé la députée lors d’une question orale adressée ce lundi au ministère du Pétrole, des Mines et de l'Energie Abdessalem Ould Mohamed Saleh.
"Cette richesse peut être source de bonheur comme elle peut-être source de malheur pour les pays et leurs peuples", a averti la députée qui a rappelé que "la Mauritanie avait et continue d’avoir de très nombreuses autres richesses, mais celles-ci ont été systématiquement pillés par des gouvernants corrupteurs et corrompus ".
"Aujourd’hui, nous comptons parmi les pays les plus pauvres et nous n’arrêtons pas de supplier les institutions financières internationales et les pays occidentaux de nous effacer nos dettes et nos populations croupissent dans la misère", a-t-elle ajouté.
"A la fin des années 90 et début des années 2000, on nous a fait rêver d’une Mauritanie-pays pétrolier, finalement nous nous sommes rendus compte que les estimations étaient fausses et nous avons fini par nous rendre compte que nous n’étions pas un pays pétrolier".
Dans ce contexte, Kadiaata Malick Diallo demande au gouvernement d’avoir "un grand sens de responsabilité, un esprit de fraternité et une rigueur dans le respect des règles d’une gestion transparente" pour bénéficier des ressources gazières".
La Mauritanie et le Sénégal ont accepté une exploitation commune à l'horizon 2023 du champ gazier « Grand Tortue-Ahmeyim» confiée aux entreprises britannique et américaine British Petroleum et Kosmos Energy.