Le développement du projet Gnl de Grande tortue Ahmeyim (Gta), malgré les impacts du Covid-19, se poursuit à un niveau satisfaisant, selon le ministre du Pétrole, des mines et de l’énergie de la Mauritanie, Abdessalam Ould Mohamed Saleh, qui intervenait jeudi lors de la table ronde ministérielle, organisée dans le cadre de la Conférence exposition Msgbc oil, gas and power, au Cicad.
«L’état d’avancement du projet Grande Tortue Ahmeyim (Gta) est satisfaisant. Le projet sera au rendez-vous et la première production de gaz est attendue fin 2023. La première phase du projet doit effectivement entrer en fonction à cette date et nous pourrons produire 2,5 millions de tonnes par an et ça permettra au Sénégal et à la Mauritanie, d’entrer dans le club des pays producteurs de gaz», espère le ministre mauritanien du Pétrole, des mines et de l’énergie.
Abdessalam Ould Mohamed Saleh intervenait hier lors de la table ronde ministérielle, organisée dans le cadre de la Conférence exposition Msgbc oil, gas and power, au Cicad. Il a aussi indiqué que des discussions sont en cours, pour la phase 2 du projet.
En dépit du Covid-19, assure le ministre mauritanien, les perspectives sont bonnes pour Gta, projet commun au Sénégal et à la Mauritanie, dont les ressources de gaz sont estimées à 29 Tcf et la production durant la phase 1 sera partagée entre le Sénégal et la Mauritanie, selon une clé de répartition évolutive et initialement équitable, 50/50.
Ainsi, assure Mme Sophie Gladima, co-panéliste, «nous sommes prêts à relever le défi, en partenariat avec les opérateurs qui ont accepté de continuer avec le Sénégal et la Mauritanie, à mener à bien ce projet, ainsi que Sangomar et Yakaar-Téranga (Yt). Même s’il y a des bailleurs qui refusent de continuer le financement, il y en a d’autres et nous espérons en trouver d’autres, parce que c’est capital pour l’Afrique, et le monde, qui a besoin d’être stable. Donc, nous pensons que les financements vont continuer à arriver».
La table ronde ministérielle avait pour thème «Aperçu du secteur pétrolier, gazier et de l’électricité africain dans le contexte de la transition énergétique mondiale.»
En effet, les pays membres du bassin Msgbc sont aussi engagés dans la transition énergétique.
«Autant nous sommes déterminés à exploiter nos ressources de gaz et de pétrole pour accélérer la transformation de notre économie et assurer l’accès de tous nos citoyens à l’électricité, autant nous sommes aussi engagés dans la transition énergétique et l’exploitation de nos énormes ressources d’énergie renouvelables, notamment le solaire et l’éolienne», étaye M. Saleh.
A ce propos, le ministre sénégalais du Pétrole et des énergies exhorte à intégrer les chercheurs dans la chaîne, afin de pouvoir exploiter et réduire les émissions de gaz, de s’adapter. Et pour cela, estime-t-elle, «des résultats existent. Si des résultats existent, nous avons le temps de pousser nos chercheurs à travers le monde, pour essayer de nous trouver des technologies.
En effet, lorsqu’on utilisait le gaz ou le pétrole, on ne pensait pas en arriver là. Aujourd’hui, on nous pousse à aller vers les énergies renouvelables, mais qu’est ce qui nous dit que d’ici une dizaine d’années, on ne reviendra pas pour dire qu’on est en train de polluer la terre ? Ça a commencé dans certaines zones. Lorsqu’on met des éoliennes sur les chaines de montagnes, il y a des gens qui se lèvent pour dire qu’on ne voit plus nos montagnes. On les installe au fond de la mer, on dit que vous êtes en train de déranger la faune aquatique. Le solaire, tous ces panneaux photovoltaïques, les batteries, qu’est-ce que cela deviendrait d’ici une dizaine d’années, après plusieurs années d’exploitation ?», s’interroge Mme Gladima.
Qui considère qu’aujourd’hui, par rapport à la justice climatique, il faut aider la population à s’adapter à de nouvelles conditions de vie.
La conférence vise à accélérer les investissements et la participation internationale, afin de garantir que le potentiel énergétique se traduise par des avantages tangibles.
Par K.SONKO et D.FAYE
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